Abbaye Saint-Philibert de Tournus (Saône-et-Loire)
Valérien, martyr des IVe-Ve siècles, avait été enseveli par ses compagnons chrétiens à Tournus. Sur son tombeau, gardé par une petite communauté, d’abord clandestine, puis officiellement reconnue après la fin des persécutions, s’éleva un modeste oratoire où quelques religieux se regroupèrent et que Grégoire de Tours signale dès le VIe siècle.
En 875, le roi Charles le Chauve donne le monastère Saint-Valérien à la congrégation des moines de Saint-Philibert pour qu’ils y trouvent un havre après les multiples vicissitudes de leur exode. Ces religieux, en effet, avaient d’abord vécu dans l’abbaye fondée par leur saint patron dans l’île de Noirmoutier. Vers 820, devant la menace des Normands, ils quittent l’île et viennent s’installer à Déas, près de Nantes. Mais les incursions normandes poussées vers l’intérieur les obligent à repartir. Après plusieurs étapes ils finissent par s’installer à Tournus, la Bourgogne passant alors pour la seule région où l’on n’eut rien à craindre des Normands.
En 875, le roi Charles le Chauve donne le monastère Saint-Valérien à la congrégation des moines de Saint-Philibert pour qu’ils y trouvent un havre après les multiples vicissitudes de leur exode. Ces religieux, en effet, avaient d’abord vécu dans l’abbaye fondée par leur saint patron dans l’île de Noirmoutier. Vers 820, devant la menace des Normands, ils quittent l’île et viennent s’installer à Déas, près de Nantes. Mais les incursions normandes poussées vers l’intérieur les obligent à repartir. Après plusieurs étapes ils finissent par s’installer à Tournus, la Bourgogne passant alors pour la seule région où l’on n’eut rien à craindre des Normands.
La communauté s’installe aux côtés de la petite communauté autochtone de Saint-Valérien. Celle-ci n’accepte pas de gaîté de cœur cette intrusion de moines étrangers, plus riches et mieux organisés qu’elle et, durant près d’un siècle, des divisions et des querelles surgissent entre moines de Saint-Valérien et moines de Saint-Philibert. A la fin du millénaire, une grave querelle entre les deux communautés oblige les philibertins à s’enfuir avec la châsse de saint Philibert. Mais les calamités s’étant abattues sur la région, on les supplie de revenir ; tout va ensuite pour le mieux.
En 937, un raid hongrois ravage l’abbaye et le bourg qui sont brûlés. Les moines de Saint-Philibert relèvent les ruines et l’abbaye connaît une prospérité attestée par l’ampleur des bâtiments qui sont construits entre le Xe et le XIIe siècles. De nombreuses donations mettent l’abbaye à la tête d’une fortune foncière considérable, ce qui explique dans une certaine mesure que l’abbaye de Tournus ait toujours su garder sa totale indépendance à l’égard de sa puissante voisine l’abbaye de Cluny.
L’abbé était le suzerain des bourgeois de Tournus. Tout comme un seigneur féodal laïc, il avait des droits étendus sur la cité et bien souvent le respect de ces droits fut âprement exigé, d’où les conflits fréquents entre les deux parties. Conflits exaspérés par les calamités qui fondirent sur la région au Moyen-Age.
L’abbé était le suzerain des bourgeois de Tournus. Tout comme un seigneur féodal laïc, il avait des droits étendus sur la cité et bien souvent le respect de ces droits fut âprement exigé, d’où les conflits fréquents entre les deux parties. Conflits exaspérés par les calamités qui fondirent sur la région au Moyen-Age.
En 937, un raid hongrois ravage l’abbaye et le bourg qui sont brûlés. Les moines de Saint-Philibert relèvent les ruines et l’abbaye connaît une prospérité attestée par l’ampleur des bâtiments qui sont construits entre le Xe et le XIIe siècles. De nombreuses donations mettent l’abbaye à la tête d’une fortune foncière considérable, ce qui explique dans une certaine mesure que l’abbaye de Tournus ait toujours su garder sa totale indépendance à l’égard de sa puissante voisine l’abbaye de Cluny.
L’abbé était le suzerain des bourgeois de Tournus. Tout comme un seigneur féodal laïc, il avait des droits étendus sur la cité et bien souvent le respect de ces droits fut âprement exigé, d’où les conflits fréquents entre les deux parties. Conflits exaspérés par les calamités qui fondirent sur la région au Moyen-Age.
L’abbé était le suzerain des bourgeois de Tournus. Tout comme un seigneur féodal laïc, il avait des droits étendus sur la cité et bien souvent le respect de ces droits fut âprement exigé, d’où les conflits fréquents entre les deux parties. Conflits exaspérés par les calamités qui fondirent sur la région au Moyen-Age.
A Tournus, les dissentiments entre moines et bourgeois sont exploités par l’autorité royale. Les rois deviennent les protecteurs directs de la cité, et cet état de fait est illustré en 1362 par l’adjonction des fleurs de lys au blason de la ville. L’avènement du pouvoir royal en Bourgogne est bénéfique pour Tournus. Jusqu’en 1560 environ la cité a une histoire paisible que traversent seulement quelques sombres jours où la peste règne (en 1489 notamment) ou bien la famine (1504). Elle est un petit foyer de culture humaniste où un groupe d’hommes distingués travaillent dans les domaines de l’art ou de la science. Mais les guerres de Religion devaient secouer rudement cette quiétude. Tour à tour entre les mains des catholiques et des protestants, Tournus connaît les pillages, les viols, les meurtres. L’église Saint-Valérien est dévastée, l’Hôtel-Dieu détruit, le clergé séculier et régulier dispersé, l’abbaye saccagée.
Le règne de Henri IV ramène la paix, et l’histoire de la ville va se dérouler sans heurts jusqu’à la Révolution. Celle-ci est relativement modérée à Tournus et la ville a la chance de pouvoir conserver ses monuments essentiels, l’église abbatiale n’ayant pas été comprise dans les « biens nationaux » en raison de son utilisation déjà ancienne à cette époque comme église paroissiale.
Le règne de Henri IV ramène la paix, et l’histoire de la ville va se dérouler sans heurts jusqu’à la Révolution. Celle-ci est relativement modérée à Tournus et la ville a la chance de pouvoir conserver ses monuments essentiels, l’église abbatiale n’ayant pas été comprise dans les « biens nationaux » en raison de son utilisation déjà ancienne à cette époque comme église paroissiale.