Abbaye de Maubuisson (Val d'Oise)
Notre-Dame la Royale, abbaye cistercienne de femmes, a été fondée en 1236 par la reine Blanche de Castille qui choisit d’y être inhumée après y avoir pris le voile.
L’engagement de la monarchie explique la rapidité de la construction (1236-1244). L’église est consacrée en 1244 par l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne. Blanche de Castille et Louis IX dotent leur fondation en terres et en rentes qui lui garantissent une existence calme et un recrutement aisé.
Les premières difficultés remontent au milieu du XIVe siècle. Situé au cœur du conflit anglo-français et de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, le Bassin-Parisien voit son économie ravagée : dépeuplement des campagnes, avancée des friches aux dépens des cultures, baisse des rendements agricoles, famines et épidémies… En 1356-1357, effrayées par la Jacquerie et les ravages des Grandes Compagnies, les religieuses s’enfuient à Paris.
Aux malheurs des temps, s’ajoutent des dissensions internes : entre 1406 et 1409, les moniales se rangent en deux clans derrière deux abbesses rivales et, de 1461 à 1482, un nouveau schisme oppose trois prétendantes à l’abbatiat.
L’engagement de la monarchie explique la rapidité de la construction (1236-1244). L’église est consacrée en 1244 par l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne. Blanche de Castille et Louis IX dotent leur fondation en terres et en rentes qui lui garantissent une existence calme et un recrutement aisé.
Les premières difficultés remontent au milieu du XIVe siècle. Situé au cœur du conflit anglo-français et de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, le Bassin-Parisien voit son économie ravagée : dépeuplement des campagnes, avancée des friches aux dépens des cultures, baisse des rendements agricoles, famines et épidémies… En 1356-1357, effrayées par la Jacquerie et les ravages des Grandes Compagnies, les religieuses s’enfuient à Paris.
Aux malheurs des temps, s’ajoutent des dissensions internes : entre 1406 et 1409, les moniales se rangent en deux clans derrière deux abbesses rivales et, de 1461 à 1482, un nouveau schisme oppose trois prétendantes à l’abbatiat.
Au début du XVIe siècle,
Maubuisson renoue avec la prospérité : l’abbesse Antoinette de Dinteville
(1482-1524) fait recouvrir le grand clocher de l’église de plaques de plomb, et
Marie de Pisseleu (1456-1574) lance un programme de grands travaux dans les
dépendances du monastère. La seconde moitié du siècle est plus noire :
guerres de Religion, hivers rigoureux, famines et disettes… En 1566, les armées
protestantes dévastent les fermes des moniales en pays de France ; en
1588, elles occupent l’abbaye.
L’observance de la règle se relâche à l’arrivée d’Angélique d’Estrées, à qui Henri IV confie le gouvernement de Maubuisson en 1597. L’abbaye devient alors un centre mondain et un lieu de plaisir les plus divers : « Après les Vêpres, la prieure conduisait la communauté promener au dehors… Les religieux de Saint-Martin, qui n’étaient pas plus réguliers, venaient les y retrouver et danser avec elles ». Le roi pouvait même y visiter aisément sa maîtresse Gabrielle. Le scandale de cesse qu’en 1618, grâce à la jeune Angélique Arnaud, tirée de Port Royal pour réformer les mœurs dissolues des religieuses. Après son départ en 1622, l’histoire de Maubuisson aux XVIe et XVIIIe siècles alterne abbesses mondaines et dépensières, abbesses rigoristes et jansénistes.
En 1791, la Révolution supprime l’abbaye où n’habitent plus que dix religieuses âgées et malades. Transformé sous l’Empire en hôpital militaire, le domaine est ensuite exploité en carrière de pierres, filature et ferme agricole avant qu’en 1928 la Fondation Rothschild n’installe, dans le logis des hôtes, une œuvre de protection de l’Enfance juive. En 1977, enfin, le département du Val d’Oise rachète la partie du parc sur laquelle s’élèvent les bâtiments rescapés et une association est crée pour le sauvetage de ces vestiges.
L’observance de la règle se relâche à l’arrivée d’Angélique d’Estrées, à qui Henri IV confie le gouvernement de Maubuisson en 1597. L’abbaye devient alors un centre mondain et un lieu de plaisir les plus divers : « Après les Vêpres, la prieure conduisait la communauté promener au dehors… Les religieux de Saint-Martin, qui n’étaient pas plus réguliers, venaient les y retrouver et danser avec elles ». Le roi pouvait même y visiter aisément sa maîtresse Gabrielle. Le scandale de cesse qu’en 1618, grâce à la jeune Angélique Arnaud, tirée de Port Royal pour réformer les mœurs dissolues des religieuses. Après son départ en 1622, l’histoire de Maubuisson aux XVIe et XVIIIe siècles alterne abbesses mondaines et dépensières, abbesses rigoristes et jansénistes.
En 1791, la Révolution supprime l’abbaye où n’habitent plus que dix religieuses âgées et malades. Transformé sous l’Empire en hôpital militaire, le domaine est ensuite exploité en carrière de pierres, filature et ferme agricole avant qu’en 1928 la Fondation Rothschild n’installe, dans le logis des hôtes, une œuvre de protection de l’Enfance juive. En 1977, enfin, le département du Val d’Oise rachète la partie du parc sur laquelle s’élèvent les bâtiments rescapés et une association est crée pour le sauvetage de ces vestiges.