Abbaye d'Abondance (Haute-Savoie)
En 1080, Louis de Féternes, seigneur de la vallée donne à l’église d’Abondance et aux chanoines qui servent Dieu en ce lieu, toutes ses possessions de la vallée d’Abondance. Il semble que les religieux ne se soient pas établis tout d’abord à l’endroit de l’abbaye actuelle mais à proximité du village.
Le 2 mai 1108, l’abbaye de Saint Maurice d’Agaune fait solennellement donation de toute la vallée d’Abondance au frère Arluin, prieur et à ses frères, les chanoines réguliers de Sainte Marie d’Abondance. Par cet acte, elle ratifie la donation primitive de 1080. Ces chanoines réguliers forment une communauté de vie pour assurer le culte divin, se dévouer au bien des âmes et acquérir pour eux-mêmes le salut éternel.
En 1139, le concile de Latran ordonne à tous les chanoines réguliers d’embrasser la règle dite « de Saint Augustin ». Le petit prieuré d’origine est élevé à la dignité d’abbaye. Son influence va rayonner sur l’ensemble du diocèse de Genève tout au long du XIIe et du XIIIe siècles. Elle fonde plusieurs abbayes et possède de nombreux prieurés ruraux dans le diocèse. Son rayonnement lui vaut une bulle de félicitations du pape Adrien IV, le 12 février 1155.
Trois siècles passent où les religieux apportent leur temps et leur savoir au service des habitants de la vallée. Ils doivent reconstruire leurs bâtiments détruits par les incendies. En 1411, ils élisent à la tête de leur communauté l’abbé Guillaume de Lugrin, chanoine de l’abbaye de Filly. Ses successeurs ne seront que des abbés commendataires c’est-à-dire nommés à cette charge par acte gracieux du souverain, sans être religieux ni tenus à résidence. Le régime de la commende, associé à d’autres causes, conduit le monastère à la ruine.
En 1597, l’abbaye ne compte que six religieux, âgés, infirmes et démoralisés. Le nouvel abbé commendataire, Vespasien Aïazza, veut redonner à la vie religieuse son essor et réparer les bâtiments conventuels mais ses efforts ne sont pas couronnés de succès.
Le 28 septembre 1606, le pape Paul V signe le décret mettant fin à la présence des chanoines réguliers à Abondance et confie l’abbaye à d’autres religieux. Le 7 mai 1607, les derniers chanoines quittent les lieux pour être remplacés par des cisterciens feuillants. Les débuts de la présence des religieux Feuillants sont prometteurs, mais les conditions se détériorent vite. Ils s’ennuient à Abondance et sèment la zizanie dans la paroisse. Excédé de voir son autorité épiscopale bafouée par ces religieux, l’évêque de Genève, Monseigneur Deschamps, demande à Rome leur départ. Le 9 mai 1761, le pape Clément XIII prononce la suppression et l’extinction de l’abbaye d’Abondance.
En 1597, l’abbaye ne compte que six religieux, âgés, infirmes et démoralisés. Le nouvel abbé commendataire, Vespasien Aïazza, veut redonner à la vie religieuse son essor et réparer les bâtiments conventuels mais ses efforts ne sont pas couronnés de succès.
Le 28 septembre 1606, le pape Paul V signe le décret mettant fin à la présence des chanoines réguliers à Abondance et confie l’abbaye à d’autres religieux. Le 7 mai 1607, les derniers chanoines quittent les lieux pour être remplacés par des cisterciens feuillants. Les débuts de la présence des religieux Feuillants sont prometteurs, mais les conditions se détériorent vite. Ils s’ennuient à Abondance et sèment la zizanie dans la paroisse. Excédé de voir son autorité épiscopale bafouée par ces religieux, l’évêque de Genève, Monseigneur Deschamps, demande à Rome leur départ. Le 9 mai 1761, le pape Clément XIII prononce la suppression et l’extinction de l’abbaye d’Abondance.
Les biens de l’abbaye sont transférés à l’œuvre de la « Sainte Maison » de Thonon, et les bâtiments servent d’habitation au curé d’Abondance et à ses vicaires. Au printemps 1795, le monastère et le cloître sont vendus comme bien national à un bourgeois de Thonon. L’ensemble est racheté en 1836 par le chanoine Sallavuard et son frère, originaires d’Abondance. Ces transactions permettent aux bâtiments d’échapper aux déprédations et à la ruine.
Le curé continue d’habiter librement l’aile ouest qui lui est réservée. Après l’annexion de 1860, la commune devient propriétaire de l’aile sud où elle installe les locaux de la mairie, la Justice de Paix, les écoles. En 1900, la famille Sallavuard remet à la nation le cloître pour être classé monument historique. L’église abbatiale, quant à elle, reste à la disposition des paroissiens d’Abondance. Elle n’a jamais cessé d’être leur église paroissiale.
Le curé continue d’habiter librement l’aile ouest qui lui est réservée. Après l’annexion de 1860, la commune devient propriétaire de l’aile sud où elle installe les locaux de la mairie, la Justice de Paix, les écoles. En 1900, la famille Sallavuard remet à la nation le cloître pour être classé monument historique. L’église abbatiale, quant à elle, reste à la disposition des paroissiens d’Abondance. Elle n’a jamais cessé d’être leur église paroissiale.