Abbaye Saint Michel de Cuixa
(Pyrénées Orientales)
C’est en 864 que Protasius, abbé d’Eixalada, fonde le monastère de Cuixa. En octobre 878, une crue terrible de la Têt emporte le monastère Saint-André d’Eixalda, tuant quelques moines. Les survivants rejoignent les frères de la maison de Cuixa, mise à leur disposition par Protasius. L’acte de fondation de la nouvelle abbaye, dont Protasius devient l’abbé, est daté du 19 juin 879. Grâce à l’aide du comte Miron, les travaux d’agrandissement des locaux destinés à la communauté sont alors terminés. Gondefred succède à Protasius et occupe la charge abbatiale jusqu’au début du Xe siècle. L’abbaye est alors placée sous le vocable de Saint-Michel. Le comte de Cerdagne-Conflent Seniofred fait ensuite démolir la vieille église Saint-Germain et en fait construire une nouvelle dédiée à Saint-Michel archange. La consécration de la nouvelle église a lieu le 28 septembre 974.
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ba, élu abbé en 1008, fait agrandir l’église. Avec Garin, Oliba est l’abbé qui a le plus marqué Saint-Michel de Cuixa. Il y mourra et y sera enterré le 30 octobre 1014 mais sa sépulture n’a pu être localisée. L’abbaye connait son âge d’or entre la fin du Xe et la fin du XIIe siècle. Cette période est dominée par la personnalité des abbés Garin et Oliba. Ils sont à la tête d’une abbaye dont l’importance est matérialisée par les dimensions exceptionnelles de son église, l’une des plus imposantes et des plus complexes de son temps.
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Au XIIIe siècle, Cuixa reste une puissante abbaye avec un vaste patrimoine foncier mais désormais son rayonnement est purement local. À partir du XVIe siècle, l’abbatiale est transformée. Celle du XVIIIe siècle n’a plus grand-chose à voir, dans son aspect intérieur, avec celle des abbés Garin et Oliba. |
L’établissement de la commende au XVe siècle, favorise le relâchement de la discipline monastique. La tentative de réforme du XVIIe siècle échoue. Le monastère se vide peu à peu de ses religieux et ses bâtiments, abandonnés, s’écroulent. Le dernier moine de Cuixa est expulsé le 27 janvier 1793 et l’abbaye est vendue comme bien national. Les bâtiments sont acquis par des propriétaires privés. Les bâtiments vétustes qui entourent la cour du cloître disparaissent presque tous. Le sort de l’église n’est guère plus brillant. En 1839, l’abbaye est sur le point de disparaître. Une partie du cloître est achetée par un américain et exposée au musée des cloîtres de New-York.
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La vie monastique renait en 1919 avec l’installation, dans l’ancien palais abbatial encore debout, d’une communauté de moines cisterciens. Dès lors, les bâtiments sont progressivement restaurés grâce à l’initiative de Roussillonnais désireux de sauvegarder le patrimoine local et à l’intervention des services départementaux des Monuments historiques. En 1965, une communauté de moines bénédictins remplace les cisterciens.