Abbaye de JUMIEGES
(Seine-Maritime)

Saint Philibert fonde l’abbaye en 654. Elle connaît un essor rapide. La règle adoptée combine d’abord celle de Saint Colomban et celle de Saint Benoît mais elle est remplacée à la fin du VIIe siècle par la seule règle de Saint Benoît, moins rigide, qu’adoptent bientôt tous les monastères d’Occident.
La prédication des religieux attire très vite de nombreuses vocations monastiques. Saint Philibert fait aussi racheter en pays anglo-saxon des esclaves qui sont baptisés et, bien souvent, deviennent moines. L’abbaye aurait ainsi compté 800 moines du vivant même de son fondateur.
Selon l’usage des monastères de cette époque, Saint Philibert fait élever trois églises pour la louange de Dieu. Le monastère est aussi un centre de vie intellectuelle, les moines lisent et copient des manuscrits. Le travail manuel permet d’assurer l’existence matérielle d’une communauté qui, autant que possible, doit se suffire à elle-même. Les bois et les terres donnés aux moines sont peu à peu mis en valeur. On plante même de la vigne, notamment à Conihout, mais si l’on en croit le dicton, le vin de devez pas être de très bonne qualité : « De Conihout ne buvez pas, car il mène l’homme au trépas ». Les moines pêchent aussi dans la Seine des cétacés dont ils tirent la graisse nécessaire pour s’éclairer. Une partie de leur production est exportée par le port qu’ils ont aménagé sur le fleuve. L’abbaye fait aussi tout pour secourir les déshérités à tel point qu’on l’a appelée « Jumièges l’aumônier » ou « Jumièges l’hospitalier ».
La prédication des religieux attire très vite de nombreuses vocations monastiques. Saint Philibert fait aussi racheter en pays anglo-saxon des esclaves qui sont baptisés et, bien souvent, deviennent moines. L’abbaye aurait ainsi compté 800 moines du vivant même de son fondateur.
Selon l’usage des monastères de cette époque, Saint Philibert fait élever trois églises pour la louange de Dieu. Le monastère est aussi un centre de vie intellectuelle, les moines lisent et copient des manuscrits. Le travail manuel permet d’assurer l’existence matérielle d’une communauté qui, autant que possible, doit se suffire à elle-même. Les bois et les terres donnés aux moines sont peu à peu mis en valeur. On plante même de la vigne, notamment à Conihout, mais si l’on en croit le dicton, le vin de devez pas être de très bonne qualité : « De Conihout ne buvez pas, car il mène l’homme au trépas ». Les moines pêchent aussi dans la Seine des cétacés dont ils tirent la graisse nécessaire pour s’éclairer. Une partie de leur production est exportée par le port qu’ils ont aménagé sur le fleuve. L’abbaye fait aussi tout pour secourir les déshérités à tel point qu’on l’a appelée « Jumièges l’aumônier » ou « Jumièges l’hospitalier ».

Sous l’abbatiat d’Aicadre (685-687) la communauté est décimée par une épidémie qui aurait fait plus de 400 victimes. La communauté se serait rapidement relevée de cette hécatombe puisqu’au début du VIIIe siècle, il y aurait eu 900 moines et 1500 serviteurs à Jumièges. Des chiffres plus sérieux indiquent environ 114 religieux en 826, chiffre déjà important pour une communauté bénédictine.
En 841 le Normands remontant la Seine brûlent Rouen et Jumièges. Ils reviennent à plusieurs reprises pour piller, si bien que les religieux décident d’abandonner leur abbaye, comme tous les moines de la région. Les bâtiments tombent peu à peu en ruine. Mais une fois établis sur les terres que leur cèdent le roi Charles le Simple en 911 et 924 puis Raoul en 933, les Normands s’assagissent et les religieux peuvent réintégrer leur monastère. Les moines reconstituent peu à peu le patrimoine foncier de l’abbaye. L’église Saint Pierre et d’autres bâtiments sont réédifiés.
En 841 le Normands remontant la Seine brûlent Rouen et Jumièges. Ils reviennent à plusieurs reprises pour piller, si bien que les religieux décident d’abandonner leur abbaye, comme tous les moines de la région. Les bâtiments tombent peu à peu en ruine. Mais une fois établis sur les terres que leur cèdent le roi Charles le Simple en 911 et 924 puis Raoul en 933, les Normands s’assagissent et les religieux peuvent réintégrer leur monastère. Les moines reconstituent peu à peu le patrimoine foncier de l’abbaye. L’église Saint Pierre et d’autres bâtiments sont réédifiés.
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L’assassinat de Guillaume Longue Epée (duc de Normandie) en 942 et la minorité de son fils Richard Ier, plonge la Normandie dans une anarchie dont Jumièges a à souffrir. Les bâtiments de l’abbaye sont même détruits. Il semble que la discipline des moines se soit alors quelque peu relâchée. Heureusement un élan nouveau est créé avec la réforme introduite au XIe siècle par le clunisien Guillaume de Volpiano. Les églises Saint Pierre et Notre Dame et d’autres bâtiments sont rebâtis. Grâce aux nombreuses libéralités et à une saine administration, le patrimoine ne cesse de s’amplifier. La prospérité matérielle du monastère souffre ensuite des guerres dont la Normandie a été le théâtre au XIIe siècle. A la même époque des dissensions intestines déchirent gravement la communauté mais l’épreuve est surmontée et, à partir de 1160, une nouvelle période heureuse s’ouvre pour l’abbaye.
Après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1204, la région connaît une ère de calme et de paix qui permet à l’abbaye de se développer normalement. La communauté se compose alors d’une cinquantaine de moines. Le scriptorium est si actif que la bibliothèque connaît un essor sans précédent. D’importants travaux de construction sont également entrepris. Ces dépenses montrent la prospérité du monastère mais est également la cause d’un certain relâchement, sensible au XIVe siècle, les moines jeûnant moins souvent et préférant l’argenterie à la vaisselle d’étain, contrairement à l’esprit de pauvreté prôné par la règle. La guerre de Cent Ans est l’insécurité qui se développe dans le pays ne font qu’aggraver les désordres. A plusieurs reprises les moines sont obligés de quitter Jumièges et de se réfugier à Rouen. Le monastère sort ruiné de la guerre de Cent Ans.
Après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste en 1204, la région connaît une ère de calme et de paix qui permet à l’abbaye de se développer normalement. La communauté se compose alors d’une cinquantaine de moines. Le scriptorium est si actif que la bibliothèque connaît un essor sans précédent. D’importants travaux de construction sont également entrepris. Ces dépenses montrent la prospérité du monastère mais est également la cause d’un certain relâchement, sensible au XIVe siècle, les moines jeûnant moins souvent et préférant l’argenterie à la vaisselle d’étain, contrairement à l’esprit de pauvreté prôné par la règle. La guerre de Cent Ans est l’insécurité qui se développe dans le pays ne font qu’aggraver les désordres. A plusieurs reprises les moines sont obligés de quitter Jumièges et de se réfugier à Rouen. Le monastère sort ruiné de la guerre de Cent Ans.

Dès 1464 l’abbaye connaît le régime néfaste de la commende. Heureusement, touts les abbés commendataires de Jumièges n’ont pas été des profiteurs. L’un d’eux, Philippe de Luxembourg, joue même un grand rôle dans le rétablissement de la discipline en faisant appel, en 1515, à 20 moines de Chézal-Benoît, abbaye berrichone qui vient de se réformer. En 1571 les chézalistes repartent et il ne reste plus que 17 moines à Jumièges. En 1616 Jumièges est rattachée à la congrégation de Saint Vanne qui, deux ans plus tard, deviendra la congrégation de Saint Maur. La réforme mauriste ne se fait pas sans difficulté. Elle est cependant à l’origine d’un renouveau spirituel et intellectuel, ainsi que d’un vaste programme de reconstruction.
En 1789 l’abbaye ne compte plus que 16 moines. La Constituante confisquant tous les biens de l’Eglise et supprimant les vœux monastiques, les moines se dispersent en 1790. En 1791 un tanneur se porte acquéreur du logis abbatial. Les bâtiments conventuels ne peuvent être vendus en même temps car ils servent de maison de retraite pour les religieux du département qui souhaitent continuer à vivre en communauté. Celle-ci est fermée en 1792.
En 1789 l’abbaye ne compte plus que 16 moines. La Constituante confisquant tous les biens de l’Eglise et supprimant les vœux monastiques, les moines se dispersent en 1790. En 1791 un tanneur se porte acquéreur du logis abbatial. Les bâtiments conventuels ne peuvent être vendus en même temps car ils servent de maison de retraite pour les religieux du département qui souhaitent continuer à vivre en communauté. Celle-ci est fermée en 1792.

En 1796 Pierre Lescuyer achète l’ensemble des bâtiments. Après avoir tenté en vain d’y installer un manufacture, il fait détruire le dortoir du XVIIIe siècle et abattre les toitures des autres bâtiments. En 1797 il aliène l’abbaye à un banquier parisien, Capon, qui arrête les destructions pendant 5 ans. Mais en 1802 il vend l’abbaye à un marchand de bois, Jean Baptiste Lefort, qui mine le chœur de l’église Notre Dame pour en vendre les pierres. L’antique abbaye est désormais exploitée comme une carrière. Son gendre, Casimir Caumont, hérite du domaine en 1824; il arrête la destruction et s’efforce de conserver ce qui est encore debout. Ses héritiers vendent les ruines en 1853 à la famille Lepel-Cointet qui les entretiennent jusqu’à leur rachat par l’Etat en 1947.