JARDINS
Jardin de l'abbaye de Fontfroide (Aude)
De toutes les terres que les cisterciens vont mettre en valeur, celle du jardin monastique est sans doute la première qu’ils vont défricher, et qu’ils cultiveront avec le plus grand soin. Tant que les moines ne sont pas trop nombreux, c’est le jardin qui fournit à la communauté une part importante de son alimentation. Il comprend le potager (horus) et le jardin de simples (herbularius), les plantes médicinales constituant la base de la pharmacopée médiévale.
Saint Bernard recommande de planter également un verger, non seulement pour produire des fruits, mais aussi pour offrir aux moines convalescents un lieu de promenade. On peut supposer qu’il est flanqué d’un « jardin de broderie », où l’on fait pousser quelques fleurs.
Le jardin tient une place importante à la fois dans l’économie et dans l’imaginaire du Moyen Age. Aux périodes les plus noires, quand les récoltes sont détruites à la suite des calamités naturelles, ou du fait des gens de guerre ou des brigands, le jardin, situé près des habitations – et à l’intérieur de la clôture du monastère – demeure un lieu protégé, accessible, où l’on peut continuer de produire de quoi subsister. Et puis jardiner, pour un moine, même si c’est dans un but utilitaire, c’est peut-être aussi maîtriser le chaos originel, poursuivre la création divine et recréer le jardin d’Eden, le paradis d’avant la chute. Aussi, il n’est pas surprenant que l’un des premiers traités de jardinage, paru au IXe siècle, l’Hortularius de Strabus, soit l’œuvre d’un moine de l’abbaye de Reichnau, en Allemagne.
Saint Bernard recommande de planter également un verger, non seulement pour produire des fruits, mais aussi pour offrir aux moines convalescents un lieu de promenade. On peut supposer qu’il est flanqué d’un « jardin de broderie », où l’on fait pousser quelques fleurs.
Le jardin tient une place importante à la fois dans l’économie et dans l’imaginaire du Moyen Age. Aux périodes les plus noires, quand les récoltes sont détruites à la suite des calamités naturelles, ou du fait des gens de guerre ou des brigands, le jardin, situé près des habitations – et à l’intérieur de la clôture du monastère – demeure un lieu protégé, accessible, où l’on peut continuer de produire de quoi subsister. Et puis jardiner, pour un moine, même si c’est dans un but utilitaire, c’est peut-être aussi maîtriser le chaos originel, poursuivre la création divine et recréer le jardin d’Eden, le paradis d’avant la chute. Aussi, il n’est pas surprenant que l’un des premiers traités de jardinage, paru au IXe siècle, l’Hortularius de Strabus, soit l’œuvre d’un moine de l’abbaye de Reichnau, en Allemagne.