Abbaye de l'Escaladieu (Hautes-Pyrénées)
L’abbaye tient son nom de Scala Dei signifiant échelle de Dieu. Elle est fondée vers 1140 par des moines cisterciens venus de Morimond et primitivement installés vers 1130 dans la vallée de Gripp à Cabadur (Capadour). Ils sont rattachés à l’ordre de Cîteaux vers 1135. L’exiguïté des terroirs, la rudesse du climat et surtout l’insécurité, les incitent à abandonner ce premier emplacement pour s’établir les uns à l’Escaladieu, les autres en Espagne.
Les terres sur lesquelles est bâtie l’Escaladieu sont données par le prieur de Sainte Christine du Somport, Azenarius. Dès les premiers temps, l’Escaladieu bénéficie des largesses des comtes de Bigorre, et constitue son patrimoine foncier par le moyen d’achats et d’échanges. Elle dispose à proximité d’un important domaine et d’un réseau d’une douzaine de granges, formé à la fin du XIIe siècle. Dès 1170, elle acquiert des dîmes et bientôt, avec les obits, se multiplient censives, fiefs et rentes.
Les terres sur lesquelles est bâtie l’Escaladieu sont données par le prieur de Sainte Christine du Somport, Azenarius. Dès les premiers temps, l’Escaladieu bénéficie des largesses des comtes de Bigorre, et constitue son patrimoine foncier par le moyen d’achats et d’échanges. Elle dispose à proximité d’un important domaine et d’un réseau d’une douzaine de granges, formé à la fin du XIIe siècle. Dès 1170, elle acquiert des dîmes et bientôt, avec les obits, se multiplient censives, fiefs et rentes.
Les moines
vivent essentiellement des produits de l’élevage. Avec l’aide des frères
convers ils assurent le défrichement des Baronnies de la région alentour. A
côté de l’abbaye se trouve un hospice destiné aux pèlerins qui se rendent à
Saint Jacques de Compostelle.
L’abbaye joue un rôle dans l’histoire politique de la Gascogne pyrénéenne. Elle participe aux évènements et aux bénéfices de la Reconquista. Ses abbés sont des auxiliaires et des conseillers politiques et spirituels des comtes de Comminges et de Bigorre aux XIIe et XIIIe siècles et sont actifs lors de la crise de succession que connaît le comté en 1283-1292.
L’abbaye joue un rôle dans l’histoire politique de la Gascogne pyrénéenne. Elle participe aux évènements et aux bénéfices de la Reconquista. Ses abbés sont des auxiliaires et des conseillers politiques et spirituels des comtes de Comminges et de Bigorre aux XIIe et XIIIe siècles et sont actifs lors de la crise de succession que connaît le comté en 1283-1292.
Depuis longtemps puissance seigneuriale, l’abbaye prend également part au mouvement des bastides. Ainsi elle en crée une demi douzaine à la places de ses anciennes granges. Dans le même temps, elle commence à concéder landes, bois et montagnes sous-exploités par ses convers aux communautés d’habitants situées à la périphérie de ces territoires. Ce procédé d’inféodation est à l’origine de la propriété collective qui a longtemps conditionné le fonctionnement des communautés rurales de la Bigorre.
Ces évolutions sont interrompues par la récession du XIVe siècle et le conflit franco-anglais, aggravé par la situation de l’abbaye sur un itinéraire fréquenté. En 1377, le monastère est présenté comme détruit et ruiné par les guerres et le logement des compagnies. Une fois opéré le relèvement du XVe siècle, ce sont les crises du XVIe siècle qui vont durablement affecter la vie des moines et du monument
Ces évolutions sont interrompues par la récession du XIVe siècle et le conflit franco-anglais, aggravé par la situation de l’abbaye sur un itinéraire fréquenté. En 1377, le monastère est présenté comme détruit et ruiné par les guerres et le logement des compagnies. Une fois opéré le relèvement du XVe siècle, ce sont les crises du XVIe siècle qui vont durablement affecter la vie des moines et du monument
Après
l’institution de la commende en 1508, l’abbaye est troublée par le
brigandage : en 1518, elle est pillée et incendiée et en 1532, saccagée
par le brigand Fontaraille. Elle devient aussi la cible privilégiée des
protestants dans les guerres de religion : en 1567, Linières, adjoint du
général protestant Montgomery, s’établit avec ses hommes dans le monastère, en
chasse les moines et entreprend une destruction systématique des bâtiments.
L’église est incendiée, le chœur éclate, la toiture s’effondre. La majeure
partie des bâtiments conventuels disparaît : le porche, le chevet de
l’abbatiale, le réfectoire, le bâtiment des convers… ne seront jamais
reconstruits. La toiture de l’abbatiale, l’aile des moines, l’hôtellerie de
l’entrée, le cloître, les ateliers et le vivier sont restaurés. Dès lors,
l’abbaye connaît une vie paisible jusqu’à la Révolution.
Vendue comme bien national le 2 mars 1793, elle devient un rendez-vous de chasse. Le cloître est alors vendu et certaines dépendances détruites. Au XXe siècle, restaurations et fouilles sont réalisées, notamment en 1963-1967. L’incendie de 1966 et l’inondation de 1973 interrompent cet élan. En 1986, l’abbaye est vendue à l’association « Rencontres de l’Escaladieu » qui engage les premiers travaux de restauration et assure une animation des lieux. En mai 1997, elle devient propriété du Conseil général qui développe un programme de restauration à long terme.