Abbaye de Saint-Savin
(vienne)
Au Ve siècle, deux frères, Savin et Cyprien, fuient la péninsule italienne pour échapper aux Romains qui leur reprochent leur croyance chrétienne. Ils sont finalement rejoints et martyrisés près de Gartempe. Les reliques des deux saints sont retrouvées vers 800 et Baidilus, abbé de Marmoutier, fonde une église dotée de quelques clercs pour abriter les précieuses reliques.
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Charlemagne serait à l’origine du lieu fortifié qui protège l’abbaye. Son fils, Louis le Pieux, est à l’origine de la réforme de la communauté des moines de Saint-Savin. Il est aidé par Benoît d’Aniane qui assure le renouveau de nombreuses abbayes bénédictines et codifie la règle de Saint-Benoît de Nurcie. |
Lors des invasions normandes, au IXe siècle, les moines de Saint-Savin sont protégés par le castrum érigé sous Charlemagne. Ils font profiter d’autres communautés de cette vénérable protection. Les liens avec ces abbayes se renforcent à la fin des invasions. Saint-Savin, relativement épargné, se voit confier la réforme de nombreuses abbayes parmi lesquelles Charroux, Saint-Martin-d’Autun, Baume-les-Messieurs, Vézelay. |
Au rayonnement spirituel de l’abbaye, s’ajoute bientôt le rayonnement matériel. L’actuelle église abbatiale serait construite grâce à une donation d’Aumode, comtesse du Poitou et duchesse d’Aquitaine en 1010. Construction et décoration semblent s’échelonner entre 1040 et 1100, sous l’égide des abbés Odon et Gervais. Au XIIIe siècle, le comte Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis, et une dame de Toiré permettent par leurs donations la construction des bâtiments conventuels.
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À la fin du XIVe siècle, la guerre de Cent Ans sonne le glas de la prospérité du monastère. Il passe successivement aux mains des Anglais, des Français puis des troupes du Prince Noir. Commence alors une longue phase d’indigence matérielle et spirituelle. Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, les guerres de Religion ne font que prolonger cet état de fait. En 1562, les réformés pillent les bâtiments abbatiaux. En 1568, le mobilier liturgique, les reliques et les archives sont détruites par les protestants. Les catholiques s’installent ensuite dans les bâtiments après les avoir à leur tour malmenés.
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Plus tard, des abbés laïcs sont nommés, plus soucieux d’empocher les revenus de l’abbaye que de faire régner la discipline et d’entretenir les lieux. Vers 1600, un de ces abbés commendataires fait démanteler les bâtiments pour en vendre les pierres. Disparaissent ainsi en grande partie le cloître et les bâtiments conventuels bâtis aux XIIe et XIIIe siècles. À partir de 1611, un autre de ces abbés fait régner la terreur dans l’abbatiale où il a installé son logis, chassant les moines.
En 1640, des religieux de la congrégation de Saint-Maur, venus de l’abbaye de Nouaillé, réinvestissent les bâtiments conventuels en décrépitude et réintroduisent la discipline. |
Après des restaurations dans l’abbatiale entre 1640 et 1682, la construction de nouveaux bâtiments conventuels est décidée.
Suite à la Révolution, les bâtiments conventuels sont affectés à des usages totalement différents : logement d’instituteur puis gendarmerie. L’église abbatiale devient église paroissiale en 1792. Les quatre derniers moines quittent alors l’abbaye.
Suite à la Révolution, les bâtiments conventuels sont affectés à des usages totalement différents : logement d’instituteur puis gendarmerie. L’église abbatiale devient église paroissiale en 1792. Les quatre derniers moines quittent alors l’abbaye.