Abbaye du Mont-Saint-Michel (Manche)
Le Mont Saint Michel s'appelait primitivement le Mont Tombe. Depuis le VIe siècle quelques ermites chrétiens y vivaient et y avaient édifié deux sanctuaires. En 708, un évêque d'Avranches nommé Aubert voit en songe l'archange Michel qui lui enjoint d'élever une église sur le rocher. Auber s'exécute et, afin d'assurer la permanence du culte, l'évêque d'Avranches laisse sur place quelques chanoines réguliers. Dans le contexte d'insécurité de l'époque mérovingienne, la ferveur des fidèles pour l'archange tutélaire connaît un essor rapide. La foule des fidèles vient se placer sous sa protection sur le Mont Tombe qui devient ainsi l’un des pèlerinages majeurs de la chrétienté médiévale et est bientôt baptisé Mont Saint Michel.
Le développement du centre de pèlerinage est perturbé dans la seconde moitié du IXe siècle par les invasions normandes mais sans en interrompre son fonctionnement. A la demande du troisième duc de Normandie, Richard Ier, quelques moines bénédictins remplacent les chanoines qui, selon leurs successeurs, ne menaient plus une vie édifiante. Dès lors, la nouvelle abbaye ne cesse de prospérer, grâce aux largesses des pèlerins et aux revenus des terres léguées par les grands de ce monde. Au début du XIe siècle, la communauté compte déjà une cinquantaine de moines, atteignant 60 durant la seconde moitié du XIIe siècle, chiffre qui n’a jamais été dépassé.
Le développement du centre de pèlerinage est perturbé dans la seconde moitié du IXe siècle par les invasions normandes mais sans en interrompre son fonctionnement. A la demande du troisième duc de Normandie, Richard Ier, quelques moines bénédictins remplacent les chanoines qui, selon leurs successeurs, ne menaient plus une vie édifiante. Dès lors, la nouvelle abbaye ne cesse de prospérer, grâce aux largesses des pèlerins et aux revenus des terres léguées par les grands de ce monde. Au début du XIe siècle, la communauté compte déjà une cinquantaine de moines, atteignant 60 durant la seconde moitié du XIIe siècle, chiffre qui n’a jamais été dépassé.
Les moines élèvent d’abord (XIe-XIIIe siècles) une abbaye romane avec un ensemble de bâtiments conventuels à trois niveaux. Ces édifices servaient aux religieux mais permettaient aussi de loger les pèlerins. Une partie des bâtiments disparaît en 1204 incendiés par les alliés de Philippe Auguste qui ne compte pas alors ses libéralités pour restaurer le monastère. Les logis détruits sont rapidement remplacés et complétés par de nouveaux.
C’est aussi aux XIe-et XIIe siècles que l’art d’écrire est porté au Mont à un haut degré de perfection. Par les échanges de livres et de copistes qui se pratiquaient couramment entre les abbayes, le Mont est au carrefour des influences carolingiennes et anglo-saxonnes. Il va développer un style original, créant en particulier la lettrine normande romane, ou lettrine « habitée », et faire à son tour école. Un extraordinaire fonds de manuscrits parvenus jusqu’à nous est conservé à la bibliothèque d’Avranches.
C’est aussi aux XIe-et XIIe siècles que l’art d’écrire est porté au Mont à un haut degré de perfection. Par les échanges de livres et de copistes qui se pratiquaient couramment entre les abbayes, le Mont est au carrefour des influences carolingiennes et anglo-saxonnes. Il va développer un style original, créant en particulier la lettrine normande romane, ou lettrine « habitée », et faire à son tour école. Un extraordinaire fonds de manuscrits parvenus jusqu’à nous est conservé à la bibliothèque d’Avranches.
A la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle, à cause de la guerre de Cent Ans, les abbés renforcent la défense de l’abbaye et du village. En 1420, l’abbé Jolivet laisse brusquement son monastère pour offrir ses services aux Anglais. Ceux-ci, installés sur Tombelaine, organisent un blocus que les Malouins parviennent à lever en 1425 mais les Anglais continuent d’assiéger et d’attaquer le Mont. Celui-ci reste invulnérable.
La paix revenue, en 1450, l’abbaye connaît un renouveau notamment marqué par la reconstruction du chœur, dernier des grands chantiers au Mont. Malheureusement, le régime de la commende mis en œuvre dès le milieu du XVe siècle entraîne assez vite un relâchement de la vie monastique. Les abbés, non plus élus par les moines mais désignés par le roi, se contentent trop souvent de toucher, à leur profit exclusif, les revenus de l’abbaye, laissant les bâtiments sans entretien. La situation s’aggrave encore pendant les guerres de Religion.
La paix revenue, en 1450, l’abbaye connaît un renouveau notamment marqué par la reconstruction du chœur, dernier des grands chantiers au Mont. Malheureusement, le régime de la commende mis en œuvre dès le milieu du XVe siècle entraîne assez vite un relâchement de la vie monastique. Les abbés, non plus élus par les moines mais désignés par le roi, se contentent trop souvent de toucher, à leur profit exclusif, les revenus de l’abbaye, laissant les bâtiments sans entretien. La situation s’aggrave encore pendant les guerres de Religion.
L’arrivée des moines de la congrégation de Saint-Maur en 1622 insuffle un nouvel élan spirituel et intellectuel mais ce n’est qu’un sursis. A la fin du XVIIIe siècle, il n’y a plus qu’une dizaine de moines et l’on doit abattre les trois premières travées de la nef de l’église qui menaçaient de s’effondrer.
Les révolutionnaires ferment l’abbaye qui est transformée en prison en 1793. Les bâtiments souffrent de cette nouvelle affectation qui les sauvent pourtant de la destruction. Un décret impérial de 1863 met fin à l’occupation des lieux et, onze ans plus tard, les bâtiments sont confiés aux Monuments Historiques qui, depuis, restaure et met le Mont en valeur.
Les révolutionnaires ferment l’abbaye qui est transformée en prison en 1793. Les bâtiments souffrent de cette nouvelle affectation qui les sauvent pourtant de la destruction. Un décret impérial de 1863 met fin à l’occupation des lieux et, onze ans plus tard, les bâtiments sont confiés aux Monuments Historiques qui, depuis, restaure et met le Mont en valeur.