ORDRE DE LA GRANDE CHARTREUSE
Saint Bruno, un Rhénan, venu à Reims y devient professeur dans la deuxième moitié du XIe siècle. Son audience est telle qu’en 1082 le clergé local veut le placer sur le siège de Reims. Bruno refuse et s’établit avec deux compagnons dans la forêt de Bar-sur-Seine. Les foules accourent pour écouter sa parole. Mais Bruno n’a guère envie de prêcher, ni de mener plus longtemps la vie érémitique à plusieurs. Il veut vivre dans un solitude totale.
Il quitte la Champagne et gagne les Alpes où il reçoit en donation le domaine de la Grande Chartreuse. Il se fixe en 1084 dans ce site sauvage, glacial et inaccessible l’hiver et qui n’attire guère les candidats même épris de solitude. Dès le départ la Chartreuse a ce caractère décourageant : seules les âmes d’élite, totalement tournées vers le dialogue intérieur et la méditation franchiront les exigences de l’austérité absolue, du silence total.
La communauté reçoit seulement après 1120 sa règle définitive rédigée par Guigues, cinquième prieur de la Grande Chartreuse. Combinant la vie commune et l’isolement, la règle cartusienne (c’est-à-dire des Chartreux) aggrave les exigences bénédictines, établit le silence presque perpétuel, l’abstinence complète de la viande et partage le temps du moine entre la prière, le travail des champs ou la copie des manuscrits. Dans la même enceinte, le prieur gouverne deux personnels religieux différents, les moines et les frères convers (religieux laïques). Ils vivent en commun dans un même bâtiment et s’ils sont astreints à l’office du matin et du soir et à quelques prières quotidiennes, ils assurent tous les services du monastère : le travail des champs et le soin des bêtes, la forge, la menuiserie, la boulangerie, la vinification, l’entretien général des bâtiments et la cuisine. Pour faire face à toutes ces tâches pénibles, ils mangent de la viande et bénéficient d’un régime plus substantiel que les moines ; ils peuvent parler et communiquent avec le prieur qui, pour la commodité, réside près d’eux et se fait aider dans la direction des frères par des officiers qu’il nomme pour assurer la responsabilité de chaque activité.
En 1200 on compte un peu plus de 40 chartreuses, avec un effectif total dépassant à peine un millier de moines et de convers. Réel succès, d’équilibre spirituel, de vie intérieure, la Chartreuse n’a jamais retenu, et de loin, les grands effectifs monastiques de Cluny et de Cîteaux. A cause se son extrême sévérité, le développement de l’ordre est lent mais la qualité de sa vie religieuse ne se relâche jamais pendant les siècles suivants.
Il quitte la Champagne et gagne les Alpes où il reçoit en donation le domaine de la Grande Chartreuse. Il se fixe en 1084 dans ce site sauvage, glacial et inaccessible l’hiver et qui n’attire guère les candidats même épris de solitude. Dès le départ la Chartreuse a ce caractère décourageant : seules les âmes d’élite, totalement tournées vers le dialogue intérieur et la méditation franchiront les exigences de l’austérité absolue, du silence total.
La communauté reçoit seulement après 1120 sa règle définitive rédigée par Guigues, cinquième prieur de la Grande Chartreuse. Combinant la vie commune et l’isolement, la règle cartusienne (c’est-à-dire des Chartreux) aggrave les exigences bénédictines, établit le silence presque perpétuel, l’abstinence complète de la viande et partage le temps du moine entre la prière, le travail des champs ou la copie des manuscrits. Dans la même enceinte, le prieur gouverne deux personnels religieux différents, les moines et les frères convers (religieux laïques). Ils vivent en commun dans un même bâtiment et s’ils sont astreints à l’office du matin et du soir et à quelques prières quotidiennes, ils assurent tous les services du monastère : le travail des champs et le soin des bêtes, la forge, la menuiserie, la boulangerie, la vinification, l’entretien général des bâtiments et la cuisine. Pour faire face à toutes ces tâches pénibles, ils mangent de la viande et bénéficient d’un régime plus substantiel que les moines ; ils peuvent parler et communiquent avec le prieur qui, pour la commodité, réside près d’eux et se fait aider dans la direction des frères par des officiers qu’il nomme pour assurer la responsabilité de chaque activité.
En 1200 on compte un peu plus de 40 chartreuses, avec un effectif total dépassant à peine un millier de moines et de convers. Réel succès, d’équilibre spirituel, de vie intérieure, la Chartreuse n’a jamais retenu, et de loin, les grands effectifs monastiques de Cluny et de Cîteaux. A cause se son extrême sévérité, le développement de l’ordre est lent mais la qualité de sa vie religieuse ne se relâche jamais pendant les siècles suivants.