Abbaye de Sénanque (Vaucluse)
9 juillet 1148, Pierre de Mazan arrive dans le vallon de Sénanque avec une douzaine de moines pour y fonder une abbaye cistercienne. Il établit matériellement et spirituellement les fondements de la nouvelle communauté.
En 1150, Guiraud et Bertrand d’Agoult-Simiane complètent leur donation première de 1148 en donnant la vallée de Sénanque en son entier. En 1173, Guiraud et son fils Rambaud ajoutent « la plaine de Sainte-Cécile, le territoire de la Sorguerie et divers droits ». En 1184, en présence de l’évêque de Cavaillon et de trente moines, l’année de la mort de l’Abbé fondateur, Rambaud d’Agoult donne à Sénanque la ferme de Saint-Blaise. En 1193, Guillaume des Baux cède à l’abbaye de Sénanque ce qu’il possède dans les écluses et les salins de Berre. Toutes ces donations très diverses continueront d’affluer pendant plus d’un siècle tant et si bien que le monastère aura des biens éparpillés dans toute la région sud du Dauphiné. La fin du XIIIe siècle marque l’apogée de l’extension territoriale du monastère. Le patrimoine de l’abbaye s’étend un peu partout en Provence.
En 1150, Guiraud et Bertrand d’Agoult-Simiane complètent leur donation première de 1148 en donnant la vallée de Sénanque en son entier. En 1173, Guiraud et son fils Rambaud ajoutent « la plaine de Sainte-Cécile, le territoire de la Sorguerie et divers droits ». En 1184, en présence de l’évêque de Cavaillon et de trente moines, l’année de la mort de l’Abbé fondateur, Rambaud d’Agoult donne à Sénanque la ferme de Saint-Blaise. En 1193, Guillaume des Baux cède à l’abbaye de Sénanque ce qu’il possède dans les écluses et les salins de Berre. Toutes ces donations très diverses continueront d’affluer pendant plus d’un siècle tant et si bien que le monastère aura des biens éparpillés dans toute la région sud du Dauphiné. La fin du XIIIe siècle marque l’apogée de l’extension territoriale du monastère. Le patrimoine de l’abbaye s’étend un peu partout en Provence.
Le XIVe siècle semble être le « grand siècle » de Sénanque. Elle est
alors gouvernée par une suite d’abbés de grande qualité. C’est Bernard
Clément puis son frère Pierre V qui, pendant un demi siècle, la dirigent
avec sagesse. Puis viennent l’abbé Bertrand II, l’abbé Bernard III puis
l’abbé Rieu de Rambaud de 1368 à 1391. Au plan civil, c’est une époque
de troubles provenant de gens armés à l’étranger : du Guesclin puis
Raymond de Turenne. Comme la population paysanne, les moines de Sénanque
doivent connaître les contrecoups de toutes ces exactions durant des
décennies .
Au début du XVe siècle, c’est l’abbé Jean 1er qui assure une ferme stabilité, son mandat de 49 ans est le plus long de toute l’histoire de l’abbaye. Après lui, en 1441, adviennent des difficultés dont la diminution de la ferveur religieuse. Après 1450, il n’y a plus d’abbé et c’est Jean de Ferrière, abbé de Mazan, qui sera l’administrateur du monastère pendant près de 16 ans.
En 1471, l’abbaye a pour la première fois un abbé coopté par le pape. A peine arrivé, Jean Casaletti prêche l’exemple devant tous, il réorganise spirituellement l’abbaye et défend ses droits avec prudence et fermeté. La renommée du nouvel abbé attire auprès de lui des jeunes moines fervents, si bien que les anciens moines sont obligés de se plier à ce changement de vie.
Au début du XVe siècle, c’est l’abbé Jean 1er qui assure une ferme stabilité, son mandat de 49 ans est le plus long de toute l’histoire de l’abbaye. Après lui, en 1441, adviennent des difficultés dont la diminution de la ferveur religieuse. Après 1450, il n’y a plus d’abbé et c’est Jean de Ferrière, abbé de Mazan, qui sera l’administrateur du monastère pendant près de 16 ans.
En 1471, l’abbaye a pour la première fois un abbé coopté par le pape. A peine arrivé, Jean Casaletti prêche l’exemple devant tous, il réorganise spirituellement l’abbaye et défend ses droits avec prudence et fermeté. La renommée du nouvel abbé attire auprès de lui des jeunes moines fervents, si bien que les anciens moines sont obligés de se plier à ce changement de vie.
C’est le 31e abbé qui est véritablement à Sénanque le premier abbé de « commende ». Si l’institution commendataire est néfaste en général, ce n’est pas le cas à Sénanque puisque, grâce à elle, la vie monastique peut se poursuivre en dépit de la pénurie de vacations qui s’aggrave les deux derniers siècles avant la Révolution.
De 1509 à 1529, c’est le Recteur du Comtat Venaissin, qui est aussi évêque de Rodez, qui est abbé de Sénanque : François d’Estaing, homme d’une grande piété et de grande envergure. A partir de 1553, l’abbaye a à sa tête Pierre de Forli qui aime résider à Sénanque. En 1544, 800 Vaudois (Chrétiens vivants en marge des institutions de l’Eglise romaine depuis le XIIe siècle à la suite de Pierre Valdès de Lyon. Ils se rebellent sous l’influence des Protestants contre les arrêts du Parlement d’Aix qui leur interdisent d’exercer leur culte publiquement. L’Inquisition maladroite et brutale met le feu aux poudres et c’est l’escalade de la violence) saccagent tous les lieux où ils peuvent s’introduire, incendient puis démolissent la partie méridionale, le bâtiment des convers, les cuisines et la fontaine du cloître. Ils pillent les provisions des celliers, la bibliothèque et brûlent les registres de titres de propriété. Ils maltraitent tous les moines qu’ils peuvent prendre. Pierre de Forli fait dresser un inventaire du désastre et commence les réparations indispensables.
De 1509 à 1529, c’est le Recteur du Comtat Venaissin, qui est aussi évêque de Rodez, qui est abbé de Sénanque : François d’Estaing, homme d’une grande piété et de grande envergure. A partir de 1553, l’abbaye a à sa tête Pierre de Forli qui aime résider à Sénanque. En 1544, 800 Vaudois (Chrétiens vivants en marge des institutions de l’Eglise romaine depuis le XIIe siècle à la suite de Pierre Valdès de Lyon. Ils se rebellent sous l’influence des Protestants contre les arrêts du Parlement d’Aix qui leur interdisent d’exercer leur culte publiquement. L’Inquisition maladroite et brutale met le feu aux poudres et c’est l’escalade de la violence) saccagent tous les lieux où ils peuvent s’introduire, incendient puis démolissent la partie méridionale, le bâtiment des convers, les cuisines et la fontaine du cloître. Ils pillent les provisions des celliers, la bibliothèque et brûlent les registres de titres de propriété. Ils maltraitent tous les moines qu’ils peuvent prendre. Pierre de Forli fait dresser un inventaire du désastre et commence les réparations indispensables.
Elzéar de Rastelli est le quatrième abbé commendataire vers 1560. Il
s’occupe de protéger les biens de son abbaye et favorise le retour d’une
vie monastique normale à Sénanque. Gaspard du Laurens lui succède en
1600. La modicité des revenus depuis la dévastation vaudoise ne lui
permet pas de former une nombreuse communauté mais il y rétablit une vie
monastique telle que les Constitutions de l’Ordre de Cîteaux l’exigent.
Guillaume d’Ancézune, Toussaint Rose et Armand de Béthune sont les abbés nommés par Louis XIV. Ils ont en commun de n’être point méridionaux et d’avoir œuvré à ce que les droits de leurs moines soient mieux respectés.
Quand Louis du Pin est nommé abbé de Sénanque en 1739, vu l’embarras financier, il confie l’administration du monastère à Dom Sambuc, l’économe, qui s’efforce de rétablir les affaires de la maison sur des bases saines. Il reste alors à Sénanque trois moines de chœur, dont deux vieillards, et trois ou quatre frères convers. Sénanque est délaissée par le Chapitre de Cîteaux comme par le roi durant près de vingt ans.
Guillaume d’Ancézune, Toussaint Rose et Armand de Béthune sont les abbés nommés par Louis XIV. Ils ont en commun de n’être point méridionaux et d’avoir œuvré à ce que les droits de leurs moines soient mieux respectés.
Quand Louis du Pin est nommé abbé de Sénanque en 1739, vu l’embarras financier, il confie l’administration du monastère à Dom Sambuc, l’économe, qui s’efforce de rétablir les affaires de la maison sur des bases saines. Il reste alors à Sénanque trois moines de chœur, dont deux vieillards, et trois ou quatre frères convers. Sénanque est délaissée par le Chapitre de Cîteaux comme par le roi durant près de vingt ans.
Le 26 mai 1790, les patriotes font l’inventaire des biens du monastère.
Le domaines est morcelé pour faciliter son rachat. La plus grosse part
avec les bâtiments monastiques est achetée par Alex de Léouze pour
l’entretenir et la restaurer. Le 25 avril 1854, le Père Barnouin arrive à
Sénanque avec une partie de sa communauté et commence les
restaurations. Il décide d’affilier sa communauté à l’Ordre de Cîteaux
et devant l’affluence des vocations fait construire de nouveaux
bâtiments. Elle essaime ensuite à Fontfroide, Hautecombe, la Garde-Dieu,
Ségriès…
En 1881, les lois de la IIIe république amènent une première expulsion des moines de Sénanque : une majorité d’entre eux se retire à l’abbaye de Fontfroide, trois moines restent à Sénanque pour garder le monastère. En 1889, les moines reviennent à Sénanque. En 1904, les moines sont de nouveau expulsés et se réfugient à Hautecombe. Il reviennent en 1928. En 1969, devant les difficultés rencontrées par la communauté (les moines ne sont plus que cinq), le Père Abbé de Lérins décide de ramener ces moines à Lérins. Il établit à Sénanque un Centre Culturel de Rencontre et crée l’Association des Amis de Sénanque qui mène à bien et rapidement la restauration de l’ensemble du monastère ainsi que l’animation d’activités culturelles.
En 1988, six moines de Lérins s’installent de nouveau dans l’abbaye. La vie monastique de prière, de travail et de vie fraternelle reprend alors à Sénanque.
En 1881, les lois de la IIIe république amènent une première expulsion des moines de Sénanque : une majorité d’entre eux se retire à l’abbaye de Fontfroide, trois moines restent à Sénanque pour garder le monastère. En 1889, les moines reviennent à Sénanque. En 1904, les moines sont de nouveau expulsés et se réfugient à Hautecombe. Il reviennent en 1928. En 1969, devant les difficultés rencontrées par la communauté (les moines ne sont plus que cinq), le Père Abbé de Lérins décide de ramener ces moines à Lérins. Il établit à Sénanque un Centre Culturel de Rencontre et crée l’Association des Amis de Sénanque qui mène à bien et rapidement la restauration de l’ensemble du monastère ainsi que l’animation d’activités culturelles.
En 1988, six moines de Lérins s’installent de nouveau dans l’abbaye. La vie monastique de prière, de travail et de vie fraternelle reprend alors à Sénanque.