Abbaye Saint-Bertin
(Pas-de-Calais)
Le monastère est fondé vers 650 par des moines missionnés par la ville de Sithiu (future Saint-Omer), Bertin, Mommelin et Ebertram qui ont pour but d’évangéliser la région.
L’abbaye devient l’une des plus influentes du nord de l’Europe, avec celles de Saint-Amand et de Saint-Vaast d’Arras. L’abbaye prospère tout au long du Moyen-Age et jusqu’à la Révolution. |
Une église romane est édifiée vers le milieu du XIe siècle. Les ruines actuelles sont celles de l’église gothique. Sa construction débute au XIIIe siècle par le chœur. Elle s’élève d’une hauteur de 25 mètres sous voûte, avec une tour de 48 mètres, et comprend un grand sanctuaire en hémicycle desservant cinq chapelles. Ce dernier a été construit au XIVe siècle et a servi de modèle à l’église dont la construction ne s’est achevée qu’au début du XVIe siècle.
|
Le rôle politique de l’abbaye débute très tôt. Ainsi, les carolingiens y font enfermer Childéric III, le dernier roi Mérovingien au milieu du VIIIe siècle. Après les invasions vikings, les comtes de Flandre s’emparent de l’abbaye. Plusieurs s’y feront enterrer. Tout au long de l’histoire, c’est à l’abbaye que logent les rois et princes de passage à Saint-Omer. Au XVe siècle, l’abbé Guillaume Fillastre fait construire un quartier des princes à cet effet. Philippe le Bon, François Ier et Louis XIV y séjourneront. |
En 1789, l’abbaye devient bien national. Le 15 août 1791, les moines sont expulsés de l’abbaye. En 1792, les bâtiments conventuels sont vendus. En 1799, l’église abbatiale est vendue à des particuliers qui l’abandonnent.
En 1811, la ville de Saint-Omer devient propriétaire des ruines de l’abbaye. En 1830, la commune demande la destruction de l’édifice ; ce qui reste de la nef de l’église servira à construire le nouvel hôtel de ville. Seul le clocher subsiste. Il s’effondre après la seconde guerre mondiale en 1947 à cause de bombardements au centre-ville et de l’abandon du site. En 2007, un parc paysager redonne la lecture d’une grande partie du site. |