Abbaye du Bec-Hellouin (Eure)
En 1034, le chevalier Herluin, qui mène à 37 ans une vie agréable à la cour de Gilbert, comte de Brionne, préfère répondre à l’appel de Dieu et se retire dans la solitude, bientôt suivi par quelques compagnons. En 1035, l’évêque de Lisieux consacre une première chapelle en l’honneur de Notre-Dame et donne à Herluin la tonsure, l’habit monastique, le sacerdoce et la qualité d’abbé de moines selon la règle de Saint Benoît. Il ne reste rien de ce premier établissement.
Le manque d’eau oblige Herluin et ses compagnons à redescendre, vers 1039, dans la vallée à Pont-Authou où une seconde église est consacrée en 1041 par l’archevêque de Rouen. Ils demeurent près de vingt ans en ce lieu fort marécageux. Le monastère connaît son premier essor avec la création, en 1045, de l’Ecole du Bec par Lanfranc de Pavie, prieur de l’abbaye. La nouvelle fondation s’accroît si considérablement qu’il faut, vers 1060, envisager sa translation au lieu qu’elle occupe aujourd’hui et la construction d’un nouveau monastère beaucoup plus vaste. Une nouvelle église est bâtie et consacrée en 1077 par Lanfranc.
Le manque d’eau oblige Herluin et ses compagnons à redescendre, vers 1039, dans la vallée à Pont-Authou où une seconde église est consacrée en 1041 par l’archevêque de Rouen. Ils demeurent près de vingt ans en ce lieu fort marécageux. Le monastère connaît son premier essor avec la création, en 1045, de l’Ecole du Bec par Lanfranc de Pavie, prieur de l’abbaye. La nouvelle fondation s’accroît si considérablement qu’il faut, vers 1060, envisager sa translation au lieu qu’elle occupe aujourd’hui et la construction d’un nouveau monastère beaucoup plus vaste. Une nouvelle église est bâtie et consacrée en 1077 par Lanfranc.
A la mort d’Herluin en 1078, Anselme lui succède comme abbé. Les XIIe et XIIIe siècles sont marqués par de vastes constructions qui témoignent de l’opulence et du rayonnement de l’abbaye. De nombreux bienfaiteurs multiplient les donations d’églises et de dîmes qui accroissent considérablement le domaine et les richesses de l’abbaye.
Avec Richard de Saint-Léger (1211-1223), une nouvelle période de l’histoire de l’abbaye commence, qui verra les abbés successifs moins mêlés aux affaires politiques et plus soucieux d’engager des améliorations matérielles et des réformes internes. Si la renommée de l’Ecole du Bec commence à décliner, la richesse et la prospérité financière de l’abbaye continuent leur développement.
Sous l’abbé Robert de Rotes (1350-1361), l’abbaye commence à souffrir de la dure épreuve de la guerre de Cent Ans. En 1358, on décide de fortifier l’abbaye. Les revenus du monastère sont absorbés par l’entretien de la garnison française préposée à la défense de l’abbaye. La vie régulière pâtit de cette situation et le relâchement s’introduit à l’abbaye, comme dans les divers prieurés de l’Ordre.
Avec Richard de Saint-Léger (1211-1223), une nouvelle période de l’histoire de l’abbaye commence, qui verra les abbés successifs moins mêlés aux affaires politiques et plus soucieux d’engager des améliorations matérielles et des réformes internes. Si la renommée de l’Ecole du Bec commence à décliner, la richesse et la prospérité financière de l’abbaye continuent leur développement.
Sous l’abbé Robert de Rotes (1350-1361), l’abbaye commence à souffrir de la dure épreuve de la guerre de Cent Ans. En 1358, on décide de fortifier l’abbaye. Les revenus du monastère sont absorbés par l’entretien de la garnison française préposée à la défense de l’abbaye. La vie régulière pâtit de cette situation et le relâchement s’introduit à l’abbaye, comme dans les divers prieurés de l’Ordre.
En partie détruite par la guerre, l’abbaye commence à être restaurée sous l’abbatiat de Geoffroy Harenc (1391-1399). Mais en 1415 et 1417, l’abbaye doit de nouveau faire face aux visées belliqueuses d’Henri V, roi d’Angleterre, qui envahit la Normandie. En 1418, les Anglais font le siège de la forteresse du Bec et la garnison se rend après une vingtaine de jours de résistance. Les Anglais saccagent l’abbaye de fond en comble.
A partir de 1450, la Normandie étant enfin redevenue française, on commence à restaurer l’abbaye. C’est une période de calme pour l’abbaye avant que ne s’ouvrent, à partir du concordat de 1516, les temps troublés du régime commendataire qui devait perdurer jusqu’à la Révolution. Aux exactions des abbés commendataires et à l’affaiblissement de l’esprit monastique qui en découle, s’ajoutent les troubles causés par les Guerres de Religion. L’abbaye est complètement saccagée par les huguenots, et deux moines périssent même égorgés. Les moines sont obligés de se disperser. L’abbaye traverse alors une période très difficile et les abbés commendataires laissent péricliter le site. En 1591, la nef de l’église s’écroule et, faute de moyens, on décide le la raser. L’abbaye du Bec, dans un état lamentable, nécessite qu’une réforme sérieuse y soit entreprise. Ce sera l’œuvre des Bénédictins de Saint-Maur au début du siècle suivant.
A partir de 1450, la Normandie étant enfin redevenue française, on commence à restaurer l’abbaye. C’est une période de calme pour l’abbaye avant que ne s’ouvrent, à partir du concordat de 1516, les temps troublés du régime commendataire qui devait perdurer jusqu’à la Révolution. Aux exactions des abbés commendataires et à l’affaiblissement de l’esprit monastique qui en découle, s’ajoutent les troubles causés par les Guerres de Religion. L’abbaye est complètement saccagée par les huguenots, et deux moines périssent même égorgés. Les moines sont obligés de se disperser. L’abbaye traverse alors une période très difficile et les abbés commendataires laissent péricliter le site. En 1591, la nef de l’église s’écroule et, faute de moyens, on décide le la raser. L’abbaye du Bec, dans un état lamentable, nécessite qu’une réforme sérieuse y soit entreprise. Ce sera l’œuvre des Bénédictins de Saint-Maur au début du siècle suivant.
La Congrégation bénédictine de Saint-Maur prit naissance en 1618 et entreprit de réformer la plupart des monastères français par une restauration de la discipline régulière, une vie austère tournée vers le travail intellectuel et les travaux d’érudition qui firent sa gloire. Elle engagea aussi de vastes entreprises de construction, dont le Bec demeure un des plus beaux fleurons. Le 24 mars 1626, Dom Colomban Régnier pénètre dans l’abbaye avec une quinzaine de moines et en prend possession. Très vite des travaux importants sont entrepris.
L’abbé Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1717-1766) entreprend la reconstruction du monastère et de la maison abbatiale, qui aura lieu entre 1742 et 1750. Mise en économat en 1766, l’abbaye est donnée en 1782 à Yves Alexandre de Marbeuf (1782-1798), évêque d’Autun, puis archevêque de Lyon à partir de 1788. Il sera le dernier abbé du Bec.
L’abbé Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont (1717-1766) entreprend la reconstruction du monastère et de la maison abbatiale, qui aura lieu entre 1742 et 1750. Mise en économat en 1766, l’abbaye est donnée en 1782 à Yves Alexandre de Marbeuf (1782-1798), évêque d’Autun, puis archevêque de Lyon à partir de 1788. Il sera le dernier abbé du Bec.
En 1792, le dernier moine est expulsé du Bec. Pendant une dizaine d’années, les bâtiments subissent dégradations et pillages divers. Le chartrier est brûlé, la bibliothèque pillée, les sculptures martelées, jusqu’à ce qu’en 1802, les lieux soient transformés en dépôt d’étalons à usage de l’armée. L’église abbatiale et la salle capitulaire sont vendues comme carrière de pierre en 1809 et détruites.
A partir de la seconde guerre mondiale, une nouvelle époque s’ouvre et voit la restauration de la vie monastique au Bec et une lente mais régulière remise en état de l’abbaye désormais rendue à sa destination première.
A partir de la seconde guerre mondiale, une nouvelle époque s’ouvre et voit la restauration de la vie monastique au Bec et une lente mais régulière remise en état de l’abbaye désormais rendue à sa destination première.