Abbaye d'Aulps (Haute-Savoie)
En 1093, deux religieux, Guy de Langres et Guérin de Pont-à-Mousson, quittent Molesme pour le bassin du Léman et gagnent de désert qu’ils recherchaient. Avec difficulté, ils parviennent dans cette vallée perdue du Haut-Chablais. Ils fondent là leurs premiers établissements. Ce sera plus tard Santa Maria de Alpibus, Notre-Dame des alpes ou Notre-Dame d’Aulps.
Le comte Humbert de Savoie leur abandonne un territoire qui s’étend sur toute la Haute Dranse. Les débuts ont dû être extrêmement pénibles dans un environnement rendu difficile par le climat et le relief.
Le comte Humbert de Savoie leur abandonne un territoire qui s’étend sur toute la Haute Dranse. Les débuts ont dû être extrêmement pénibles dans un environnement rendu difficile par le climat et le relief.
Erigée en abbaye autonome en 1120 par une bulle de Calixte II, Aulps rejoint la famille cistercienne en 1136 dans la filiation de Clairvaux après une visite de Saint Bernard, de retour de Rome en 1135. Le troisième abbé, Guillaume, commence la construction de l’abbatiale vers 1160 ; elle se poursuit jusqu’en 1230 environ grâce aux largesses du comte de Savoie, Humbert III.
L’abbaye connaît une grande prospérité matérielle et spirituelle aux XIIe et XIIIe siècles qui voient s’accroître le temporel en terres et en vignes. Le XIVe siècle s’anime de conflits de voisinage avec les chanoines augustins d’Abondance et les chartreux de Vallon. Le désordre moral qui s’est installé peu à peu entraîne une situation matérielle précaire, génératrice à son tour d’une pression exagérée sur les populations paysannes qui se révoltent.
L’abbaye connaît une grande prospérité matérielle et spirituelle aux XIIe et XIIIe siècles qui voient s’accroître le temporel en terres et en vignes. Le XIVe siècle s’anime de conflits de voisinage avec les chanoines augustins d’Abondance et les chartreux de Vallon. Le désordre moral qui s’est installé peu à peu entraîne une situation matérielle précaire, génératrice à son tour d’une pression exagérée sur les populations paysannes qui se révoltent.
La commende, instituée en 1468, aggrave encore les choses. Les interventions de Saint François de Sales, évêque de Genève à Annecy, pour ramener les moines à une meilleure observance de la règle n’apportent qu’un bref répit. L’occupation valaisanne à partir de 1536, venue contrebalancer l’invasion bernoise du Bas-Chablais protestant, l’intrusion des Luzernois en 1689, l’incendie en 1702, jalonnent un déclin que la Révolution achève. Les troupes françaises chassent les rares religieux encore sur place au printemps 1793.
Ce que les révolutionnaires n’avaient pas fait en 1793, les habitants du village le réalisent en 1824 puisqu’ils font sauter le monument à la mine afin d’en utilise les matériaux pour reconstruire l’église du village de la Moussière.
Ce que les révolutionnaires n’avaient pas fait en 1793, les habitants du village le réalisent en 1824 puisqu’ils font sauter le monument à la mine afin d’en utilise les matériaux pour reconstruire l’église du village de la Moussière.