ORDRE DES BENEDICTINS
L’ordre naît à partir de l’abbaye mère, créée en 909 à Cluny. Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine, fondateur de l’ordre, est un personnage très puissant, membre de la haute aristocratie. Il agit par piété, selon un usage fréquent dans ce milieu, afin d’obtenir le pardon de ses péchés et de bénéficier pour lui-même et ses descendants de la prière des moines. Il donne donc son domaine de Cluny, sur lequel, dit-il, sera construit un monastère, dont il confie l’installation à l’abbé Bernon et auquel il enjoint d’établir une communauté qui observera la règle de Saint Benoît (élaborée un siècle plus tôt par Benoît d’Aniane).
Le diplôme rappelle avec vigueur que :
- les laïcs ne devront en aucune façon intervenir dans la vie de l’abbaye
- l’abbé sera librement élu par les seuls moines
- personne ne pourra porter atteinte aux biens de l’établissement, érigé sous le vocable de Saints Pierre et Paul et placé sous la protection spéciale du Saint Siège qui en a la propriété éminente
- personne ne pourra révoquer la charte de fondation, qui souligne qu’en cet « asile de prières » on « poursuivra sans cesse le dialogue avec le ciel ».
De 909 à 1109, six abbés seulement se succèdent à Cluny, d’où une grande stabilité. Bernon, l’abbé fondateur, meurt en 927 après avoir choisit Odon pour le remplacer. Ce dernier met en place l’essentiel de la réforme clunisienne : rupture complète avec le monde, recherche de la beauté des cérémonies par la perfection liturgique et la qualité du chant. L’abbé va d’abbaye en abbaye répondre aux appels de ses frères et Cluny fait école dès le premier tiers du Xe siècle.
Sous l’abbatiat de son successeur, Aymard, Cluny marque une pause et affermit son organisation. Sous Mayeul, qui lui succède, Cluny joue un rôle de premier plan en Europe. L’influence de Cluny se développe dans le Saint Empire romain germanique. Deux abbés seulement se partagent le gouvernement de Cluny au XIe siècle, Odilon (994-1049) et Hugues (1049-1109). Sous leur abbatiat, l’abbaye atteint l’apogée de sa puissance matérielle et de son rayonnement spirituel.
Cluny a tendu à restaurer la règle de Saint Benoît mais l’accent a été mis sur certains aspects du monachisme bénédictin, tandis que d’autres s’estompent par la force des choses. A Cluny l’Opus Dei, la célébration chorale de l’office divin, est devenu la forme majeure de l’ascèse monastique et l’activité principale du moine. Jeûne, macérations, travail sont passés au second plan derrière l’office conçu comme la réalité permanente de la vie monastique, la voie royale vers le salut. Cette priorité au culte liturgique, cette prédominance absolue de la vie chorale sur la retraite et l’isolement dans la cellule sont nouveaux dans la tradition bénédictine et constituent l’originalité propre des clunisiens. Ils diffusent le culte des saints qui leur sont chers. Ils aident au succès des pèlerinages pour l’accomplissement desquels leurs maisons sont des relais. Ainsi, celles qui jalonnent le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Ils soutiennent l’action militaire des rois de Castille pour la reconquête des territoires occupés par les musulmans et s’emploient à faciliter la participation à ces expéditions de seigneurs bourguignons. De même, ils favorisent les pèlerinages en Terre Sainte, pour lesquels, au siècle suivant, ils contribuent matériellement à l’équipement des croisés.
Attribuant une grande importance aux prières pour les défunts, ils développent dans la société les cultes en faveur et en souvenir des morts (fête du 2 novembre). Sur le plan moral, ils privilégient, outre les vertus proprement monastiques (chasteté), l’amour de la paix et la charité (assistance aux pauvres). Ils coopèrent enfin très largement à la réussite de l’art roman.
L’abbé de Cluny gouverne à la fois son abbaye – plus de 400 sous Hugues – et l’ensemble de la fédération. A la fin du XIe siècle, son pouvoir s’exerce sur 1450 maisons dont 815 en France, 109 en Allemagne, 23 en Espagne, 52 en Italie, 43 en Grande Bretagne et sur plus de 10 000 moines. Les maisons rattachées à Cluny se répartissent en prieurés, abbayes sujettes et abbayes affiliées.
Outre la diffusion de la réforme monastique, les monastères clunisiens sont des centres d’action pastorale. Les moines-prêtres prêchent, confessent, visitent les malades.
Le diplôme rappelle avec vigueur que :
- les laïcs ne devront en aucune façon intervenir dans la vie de l’abbaye
- l’abbé sera librement élu par les seuls moines
- personne ne pourra porter atteinte aux biens de l’établissement, érigé sous le vocable de Saints Pierre et Paul et placé sous la protection spéciale du Saint Siège qui en a la propriété éminente
- personne ne pourra révoquer la charte de fondation, qui souligne qu’en cet « asile de prières » on « poursuivra sans cesse le dialogue avec le ciel ».
De 909 à 1109, six abbés seulement se succèdent à Cluny, d’où une grande stabilité. Bernon, l’abbé fondateur, meurt en 927 après avoir choisit Odon pour le remplacer. Ce dernier met en place l’essentiel de la réforme clunisienne : rupture complète avec le monde, recherche de la beauté des cérémonies par la perfection liturgique et la qualité du chant. L’abbé va d’abbaye en abbaye répondre aux appels de ses frères et Cluny fait école dès le premier tiers du Xe siècle.
Sous l’abbatiat de son successeur, Aymard, Cluny marque une pause et affermit son organisation. Sous Mayeul, qui lui succède, Cluny joue un rôle de premier plan en Europe. L’influence de Cluny se développe dans le Saint Empire romain germanique. Deux abbés seulement se partagent le gouvernement de Cluny au XIe siècle, Odilon (994-1049) et Hugues (1049-1109). Sous leur abbatiat, l’abbaye atteint l’apogée de sa puissance matérielle et de son rayonnement spirituel.
Cluny a tendu à restaurer la règle de Saint Benoît mais l’accent a été mis sur certains aspects du monachisme bénédictin, tandis que d’autres s’estompent par la force des choses. A Cluny l’Opus Dei, la célébration chorale de l’office divin, est devenu la forme majeure de l’ascèse monastique et l’activité principale du moine. Jeûne, macérations, travail sont passés au second plan derrière l’office conçu comme la réalité permanente de la vie monastique, la voie royale vers le salut. Cette priorité au culte liturgique, cette prédominance absolue de la vie chorale sur la retraite et l’isolement dans la cellule sont nouveaux dans la tradition bénédictine et constituent l’originalité propre des clunisiens. Ils diffusent le culte des saints qui leur sont chers. Ils aident au succès des pèlerinages pour l’accomplissement desquels leurs maisons sont des relais. Ainsi, celles qui jalonnent le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Ils soutiennent l’action militaire des rois de Castille pour la reconquête des territoires occupés par les musulmans et s’emploient à faciliter la participation à ces expéditions de seigneurs bourguignons. De même, ils favorisent les pèlerinages en Terre Sainte, pour lesquels, au siècle suivant, ils contribuent matériellement à l’équipement des croisés.
Attribuant une grande importance aux prières pour les défunts, ils développent dans la société les cultes en faveur et en souvenir des morts (fête du 2 novembre). Sur le plan moral, ils privilégient, outre les vertus proprement monastiques (chasteté), l’amour de la paix et la charité (assistance aux pauvres). Ils coopèrent enfin très largement à la réussite de l’art roman.
L’abbé de Cluny gouverne à la fois son abbaye – plus de 400 sous Hugues – et l’ensemble de la fédération. A la fin du XIe siècle, son pouvoir s’exerce sur 1450 maisons dont 815 en France, 109 en Allemagne, 23 en Espagne, 52 en Italie, 43 en Grande Bretagne et sur plus de 10 000 moines. Les maisons rattachées à Cluny se répartissent en prieurés, abbayes sujettes et abbayes affiliées.
Outre la diffusion de la réforme monastique, les monastères clunisiens sont des centres d’action pastorale. Les moines-prêtres prêchent, confessent, visitent les malades.