Abbaye de Saint-Martin-aux-Bois
(Oise)
La fondation de l’abbaye remonte à 1080 par des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Le monastère connait très vite une époque florissante et s’enrichit de nombreuses propriétés. En 1145, l’abbaye est à la tête d’une vingtaine d’églises situées dans les diocèses d’Amiens, de Beauvais, de Meaux, de Paris et de Senlis.
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Après des années sans heurt, l’abbaye est touchée au XVe siècle par les conflits qui touchent la région. En 1445, les bâtiments conventuels sont incendiés. L’abbaye perd son mobilier et la majeure partie de ses titres et papiers. Par peur de nouveaux désastres de la part des Bourguignons, les moines adoptent leur parti, ce qui leur vaut d’être pillé en représailles par les troupes royales après la signature de la paix d’Arras. Durant cette période l’abbaye est quasiment vidée de ses habitants.
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En août 1492, l’abbaye est mise en commende et Guy de Baudreuil est nommé abbé. Il autorise le 12 novembre 1500 Louis de Halluin à faire exécuter les travaux nécessaires pour amener l’eau de la fontaine de Coivrel jusqu’à Maignelay. En 1521, l’établissement apparait comme entièrement en ruine. Le constat est le même dans l’enquête de juillet 1662 menée par l’évêque de Beauvais.
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Le crédit d’Anne de Lévis de Ventadour, archevêque de Bourges, installé comme abbé commendataire en 1625, permet à l’abbaye d’obtenir des lettres de sauvegarde de Louis XIII, Louis XIV et du Grand Condé, ce qui la préserve du pillage par une troupe d’Espagnols venant de Flandres en 1636 et à la période de la Fronde. Néanmoins, en 1662, l’abbaye n’abrite plus que dix religieux et l’église a besoin de nombreuses réparations.
Parallèlement à la dégradation temporelle, la situation spirituelle de l’abbaye connait de graves problèmes. Afin d’y remédier, la Congrégation de France y est introduite en 1644. La discipline est redressée. |
En 1676, un arrêt unit la mense abbatiale, les droits, possessions et revenus du Collège de Clermont à Paris, tenu par les Jésuites. Le 20 mai 1677, une bulle d’Innocent XI supprime le titre d’abbé de Saint-Martin et approuve l’union au collège de Clermont. L’abbaye est inspectée en 1728 et 1729. Il est constaté que l’ordre et la discipline règnent à nouveau.
En 1762, les Jésuites fortement endettés sont expulsés hors de France. Non seulement la pérennité de l’abbaye est désormais en péril, mais de surcroit, elle doit participer à la réunion de la somme de 300 000 livres fixée par le roi pour satisfaire les créanciers. C’est ainsi qu’elle est contrainte de couper les arbres des bois entourant Saint-Martin, et qui avaient valu son nom à l’abbaye et au village, aujourd’hui entouré d’un plateau dénudé. |
Il ne reste que cinq religieux en 1788. La Révolution met fin définitivement à l’ancienne abbaye. Le 24 février 1791, les biens mobiliers sont vendus. Les biens immobiliers sont mis en vente par lots du 24 février 1791 au 28 messidor an V. Toutefois, l’église abbatiale servant désormais d’église paroissiale, est épargnée de la vente. L’église fait partie des premiers monuments historiques français classés en 1840. C’est l’une des plus remarquables œuvres de l’architecture gothique du milieu du XIIIe siècle dans le nord de la France.
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