Abbaye d'Ourscamp (Oise)

En 641
saint Eloi pose la première pierre d’un oratoire nommé Ourscamp, germe de
l’abbaye Notre Dame d’Ourscamp. Sur l’origine de ce nom une légende raconte
qu’un jour un des bœufs qui tiraient le chariot dans lequel on transportait les
pierres destinées à la construction de l’oratoire fut attaqué par un ours sorti
d’un bois voisin. Aussitôt prévenu, Eloi accourut et ce fut le miracle :
l’ours était en train de dévorer le bœuf, Eloi le dompta en quelques mots,
l’attela à la place de la bête qu’il avait tuée et le maintint sous le joug
jusqu’à ce que la construction de l’oratoire fut achevée. Ourscamp signifierait
donc « le champ de l’ours » et les armoiries de l’abbaye perpétuent
le souvenir de cet épisode miraculeux.
Il ne reste rien du premier établissement ni de son oratoire. En 1129 s’établit un nouveau monastère, fondé par Simon de Vermandois, évêque de Noyon, et qui y appèle les cisterciens de Clairvaux. Saint Bernard fait donc le voyage jusqu’à Ourscamp et y installe 12 de ses moines sous la direction de Waleran de Baudemont qui devient ainsi le premier abbé d’Ourscamp. En 1134 une première église est consacrée.
Il ne reste rien du premier établissement ni de son oratoire. En 1129 s’établit un nouveau monastère, fondé par Simon de Vermandois, évêque de Noyon, et qui y appèle les cisterciens de Clairvaux. Saint Bernard fait donc le voyage jusqu’à Ourscamp et y installe 12 de ses moines sous la direction de Waleran de Baudemont qui devient ainsi le premier abbé d’Ourscamp. En 1134 une première église est consacrée.

Le nombre de religieux
augmentant, on construit une deuxième abbatiale communiquant avec la première.
Commencée en 1154, sa construction s’achève en 1201. L’abbaye essaime de
nombreuses communautés. En 1301 elle reçoit la visite de Philippe le Bel. En
1358, pendant la Jacquerie, elle est pillée et en partie incendiée. Des
aventuriers navarrais massacrent plusieurs religieux et emportent, outre le
trésor de l’abbaye, 623 chevaux, 552 bêtes à cornes, 800 porcs et 8000 moutons.
Ourscamp ne se relèvera jamais tout à fait de ces désastres.
Sous le règne de François Ier, un concordat accepte que soient mis en commende les biens des abbayes. Celles-ci peuvent alors être administrées par des séculiers, clercs ou laïcs. Ourscamp tombe donc en commende et le nombre de religieux ne cesse alors de diminuer : dès 1640 ils ne sont plus que 56, dont 36 prêtres. A partir de 1556, il est sûr que le revenu d’Ourscamp est important.
Sous le règne de François Ier, un concordat accepte que soient mis en commende les biens des abbayes. Celles-ci peuvent alors être administrées par des séculiers, clercs ou laïcs. Ourscamp tombe donc en commende et le nombre de religieux ne cesse alors de diminuer : dès 1640 ils ne sont plus que 56, dont 36 prêtres. A partir de 1556, il est sûr que le revenu d’Ourscamp est important.

Le premier abbé
commendataire est Charles Ier de Bourgogne. Les princes de Lorraine et de
Bourbon reçoivent successivement les bénéfices
du domaine de l’abbaye. Dès 1677, utilisant ces revenus, le prince Louis de
Lorraine fait réédifier la plupart des bâtiments conventuels.
En 1792, l’abbaye ne compte plus que 18 religieux. Refusant d’obéir aux lois révolutionnaires qui les libèrent de leurs vœux, ils sont obligés de partir. Les bâtiments monastiques sont achetés par trois démolisseurs pour 160 000 F en assignats. Malgré cette somme modique les acheteurs ne parviennent pas à payer. Ourscamp reçoit alors une destination provisoire : on y établit un hôpital militaire pour une partie des blessés et des malades des armées du Nord.
En 1792, l’abbaye ne compte plus que 18 religieux. Refusant d’obéir aux lois révolutionnaires qui les libèrent de leurs vœux, ils sont obligés de partir. Les bâtiments monastiques sont achetés par trois démolisseurs pour 160 000 F en assignats. Malgré cette somme modique les acheteurs ne parviennent pas à payer. Ourscamp reçoit alors une destination provisoire : on y établit un hôpital militaire pour une partie des blessés et des malades des armées du Nord.

L’hôpital devenu inutile
après les guerres révolutionnaires, les bâtiments de l’abbaye sont remis en
vente et achetés par Claude Maximilien Radix de Sainte Foy. Il transforme les
bâtiments en demeure de plaisance et fait démolir les deux églises mais en
conservant certaines parties en ruine par goût du pittoresque (le Romantisme
n’est pas loin).
A la mort de Sainte Foy, l’abbaye est vendue à un M. Bobée puis à plusieurs industriels : filature des industries Janneret et de Rougemont, fonderie de fer brut en 1822, préparation du coton en 1824. Elle passe ensuite entre plusieurs mains et en 1844 on confie la direction de la manufacture à Achille Peigné-Delacourt. La filature prospère matériellement et socialement et devient célèbre dans le monde des économistes par ses méthodes et ses créations d’assistance publique. Peigné-Delacourt, amateur d’art, respecte les ruines d’Ourscamp.
A la mort de Sainte Foy, l’abbaye est vendue à un M. Bobée puis à plusieurs industriels : filature des industries Janneret et de Rougemont, fonderie de fer brut en 1822, préparation du coton en 1824. Elle passe ensuite entre plusieurs mains et en 1844 on confie la direction de la manufacture à Achille Peigné-Delacourt. La filature prospère matériellement et socialement et devient célèbre dans le monde des économistes par ses méthodes et ses créations d’assistance publique. Peigné-Delacourt, amateur d’art, respecte les ruines d’Ourscamp.

En 1914, les troupes
allemandes occupent les bâtiments de l’ancienne abbaye. Après les bombardements
il reste principalement debout la grande façade classique, les ruines de
l’ancien chœur et la grande salle du XIIIe siècle (infirmerie).
Pendant la seconde guerre mondiale, le 2 octobre 1941, malgré les difficultés soulevées par l’occupation allemande, un groupe de religieux s’installe dans l’ancienne abbaye. Ce sont les Serviteurs de Jésus et de Marie, congrégation récemment fondée. Celle-ci est érigée en institut de droit diocésain en 1948 par l’évêque de Beauvais.
Pendant la seconde guerre mondiale, le 2 octobre 1941, malgré les difficultés soulevées par l’occupation allemande, un groupe de religieux s’installe dans l’ancienne abbaye. Ce sont les Serviteurs de Jésus et de Marie, congrégation récemment fondée. Celle-ci est érigée en institut de droit diocésain en 1948 par l’évêque de Beauvais.