Abbaye de Chaalis (Oise)
Au retour de la croisade, en 1100, un sire de Mello fonde un prieuré. Celui-ci fonde une dépendance à Chaalis qui est remise en 1127 au monastère cistercien de Pontigny. En 1136 le roi Louis le Gros fonde l’abbaye de Chaalis à la place de ce prieuré. Les moines vivent là une existence pieuse et champêtre et Saint Louis leur rend souvent visite. Au XVIe siècle l’abbaye tombe en commende : c’est désormais le roi qui nomme l’abbé. Le premier est le cardinal de Ferrare, fils d’Alphonse d’Este et de la célèbre Lucrèce Borgia. Grand amateur d’art, il fait orner sa chapelle de peintures et tracer des jardins. Dès 1202 une nouvelle abbatiale est entreprise.
Au XVIIIe siècle on entreprend la reconstruction du
monastère mais l’argent vient à manquer et les travaux s’arrêtent alors qu’un
côté seulement du quadrilatère prévu a été bâti. Les finances ne se
rétablissent pas et Louis XVI ordonne la fermeture de l’abbaye. A la Révolution
les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. L’acquéreur qui y installe une
exploitation agricole démolit en grande partie l’abbatiale pour racheter terres
et bois.
Le domaine passe ensuite de main en main. En 1850 Madame de Vatry acquiert les ruines. Elle transforme en château la construction du XVIIIe siècle et fait remettre le parc en état. En 1902 la propriété est rachetée par Nélie Jacquemart-André qui y installe ses collections. A sa mort, en 1912, elle lègue à l’Institut de France son château de Chaalis avec l’ensemble de ses collections à condition d’en faire un musée ouvert au public.